Monday, May 14, 2012

Guild Wars 2: J'aimerais tellement aimer ce jeu, mais non.

J'ai l'impression de jouer à Age of Conan mais sans Conan. Ca la fout mal.

Rembobinons, il y a 6 ans en arrière. Wahou, non carrément 7 en fait. C'est on va dire l'âge.. euh d'argent? du MMO. Les EverQuest, Dark Age of Camelot et autres ont essuyé les plâtres, World of Warcraft commence à devenir un succès planétaire et la recette de tous, mais alors tous les MMO qui sortiront jusqu'à aujourd'hui est maintenant figée dans le marbre;

  • Grinder comme un putois pour avoir des sou-sous et de l'XP
  • Monter au niveau 5000
  • On fait presque de la physique quantique en essayant d'optimiser à coin son arbre de compétences
  • Cueillir des minéreaux, des poissons, des fleurs, des loutres pour faire de l'artisanat
  • Attendre pendant des plombes dans une file d'attente pour aller se taper un dongeon d'élite
  • Se faire péter la tête par des Kevins
  • Se palucher en espérant avoir un jour l'épée vorpale et l'armure of the ultimate death bringer of doom
  • Se refaire péter la tête par des Kevins qui eux ont l'épée of judgement of ultimate sharpness of doom
  • Etre sur des serveurs tellement surchargés qu'on ne peut même plus aller pisser en paix
Et là déboule Guild Wars. La recette est simple et prend instantanément:
  • C'est hyper rapide.
  • On choisit pour faire comme Quake en PvP, et on peut booster ses capacités de PvP en faisant du PvE, mais les deux restent très différents et complètement séparés
  • Votre perso monte jusqu'au niveau 20. Point barre.
  • Quand il sera au niveau 20, votre perso aura en gros aussi le matos max. Tout ce qui est plus cher est juste plus joli, pas plus efficace.
  • Dès qu'on sort d'une ville, on est peinards en instance avec juste son groupe, l'histoire et les monstres.
  • On n'a pas à faire de choix ou à optimiser en levelant son perso; on peut réattribuer les points de charac dans les villes. Hors des villes, votre personnage ne peut utiliser que 8 compétences que vous devrez choisir en ville. C'est le concept de "build", un concept tout simplement génial et original, qui donne toute sa dimension tactique et donne une durée de vie infinie au jeu, car à part la classe et le sexe de votre perso il n'y a pas de choix définitifs (y compris dans la classe secondaire de votre perso, qui peut-être changée à la volée).
En plus, GW apportait une histoire somptueuse, qui transportait vos héros au quatre coins du continent. Les extensions, comme l'oriental "Factions", l'africain "Nightfall" et le viking "Eye of the North" en rajoutent une couche et développe l'univers, toute en apportant des originalités et des trames narratives fortes.

Quand ArenaNet annonce la bêta de GuildWars 2, le monde s'est mis à trembler.



Et quand je suis rentré dans GW 2, je me suis mis à pleurer. Tellement c'est nul. J'ai plus croché à Age of Conan et encore, je n'y ai pas joué longtemps. Je ne parle pas des problèmes techniques, normaux pour une beta, et encore, à ce niveau là ça tient plutôt bien la route, c'est rapide, pas trop de lag, pas de crash. 

Je parle du fait que GW2 est devenu un MMO pour Kevins comme tous ceux qui durent deux mois avant d'éteindre les serveurs car les Kevins sont revenus sur WoW ou passés chez la concurrence.

Que les quêtes sont pour le moment d'une nullité et d'une bêtise affligeante. Surtout les quêtes de storyline, qui se résument à parcourir 5 mètres en ligne droite et tout débonzer. Les quêtes secondaires sont toutes nazes, comme la foutue quête où il faut ramasser 200 oeufs de corbeaux et les mettre dans des jucheoirs. Sur une aire de jeu de 5 mètre carrés.



Je ne parle pas non plus du concept de "overflow". Plutôt que de vous mettre en file d'attente, le jeu vous place dans une aire de jeu avec des quêtes plus neuneu les une que les autres (ie débonzer des trucs autours) en attendant. Pendant ce temps, vous ne pouvez pas rejoindre vos amis ou votre groupe et vous êtes un peu coincé à faire le gogol. Le concept est louable, me direz vous, ça permet d'attendre en faisant des trucs. Oui, mais y'avait pas d'attente ou de file dans le premier Guild Wars...

Certains boss sont vraiment épiques, chapeau. Mais encore faudrait-il pouvoir apprécier le combat contre ces derniers car:
  • la moitié du temps on arrive en plein milieu ou vers la fin du combat (la joie du monde ouvert avec peu d'instances)
  • l'autre moitié du temps on comprend pas ce qui se passe à part que si on à pas d'arme à distance, on est niqué
Le concept de "build", qui définissait à lui seul Guild Wars, est sévèrement remanié, pour ne pas dire dissolu. La moitié des compétences que vous pouvez utiliser sont définies par l'arme que vous utilisez (elle sont cependant différentes en fonction de votre classe et varie un peu en fonction de votre race). Vous avez ensuite une compétence de soin, trois skills utilitaires et un d'élite. En gros, vous ne pouvez customizer que 4 skills sur 9. Adieu, créativité, originalité et fun. Bonjour "Mr. Tank", le guerrier générique et "Mlle Bi Kini", la magicienne aux gros seins.



Ajoutez tout celà au fait que l'interface est confuse, que chaque classe fonctionne de manière différente sans aucune logique commune, mais en même temps les compétences sont tellement bateau qu'ont a l'impression que toutes les classes se ressemblent (exceptions; le voleur et le guardien). 

Les "world event" ressemble plus à des matchs de catch avec 15 tag teams qui se répètent toutes les 3 minutes au lieu d'être des évènements épiques qui feraient trépigner tout le monde.

Ah oui, et ils nous ont collé du farming, de la cueillette et de l'artisanat. Je vais déjà pas ramasser les champignons dans la vrai vie, c'est pas pour le faire sur un écran d'ordi.

Bref, GW2, c'est plus qu'une déception en l'état de la bêta. GW2, c'est carrément triste. Retournez jouer à Bubble Witch.

(je pourrais qu'en plus ce jeu était la seule raison pour laquelle j'ai une partition Win7 sur mon Mac bouhouhouhouhouhouhou)




Saturday, May 12, 2012

La comptine de l'oisillon tombé du nid

On m'a fait remarquer que tant qu'à avoir un blog sur lequel j'écris une fois tous les six mois, autant poster des trucs utiles. Soit, aujourd'hui, vous aurez droit à une comptine avec une morale.

Donc voilà, votre serviteur est tranquille, pèpère à la salle de gym, en train de bosser ses deltoïdes sur le rameur vertical. Je vais pas épiloguer sur les poids ou le nombre de rep, mais pour l'histoire sachez juste que je tape la gym 3-4 fois par semaine en plus de faire d'autres régalades à côté, comme du judo.

Vàlà, un rameur vertical

Surgissent à côté de moi deux adolescents; un grassouillet, et un autre que nous dénommerons "Spaggethor", qui se mettent sur la machine d'à côté, une presse pour épaules.

Regardez la machine.

A la gym où je vais, il faut armer ces machines en utilisant les jambes pour se mettre en position de départ,   et on entame sa petite série. Et là, je les vois qui arment la machine, s'arrête, arme la machine, s'arrête, etc. Leur expliquant qu'il va falloir commencer leur série avant de mourir de vieillesse, Spaghethor me regarde en disant "Zyva, c'est un exercice double pour les bras et les jambes". Bon, ok.

J'attends avec un impatience le moment où il va m'expliquer que c'est un exercice pour le tronc.

Mes séries étant finies, je m'éloignes pour aller faire quelques burpees et pleurer ma mère. Là, le grassouillet nargue Spaghethor; "Mwahahah, vas-y sur la machine du monsieur, t'y arrivera pas avec ces poids là". Là, en mesurant qu'il y a la même différence de physique entre Spaghethor et moi qu'entre Bruce Banner et Hulk (pourtant j'ai un physique de sportif de loisir moyen), ils auraient du se douter que c'était peut-être une connerie. 

Illustration

Spaghethor se met sur la machine, arme les poids avec les pieds, relâche, arme les poids avec les pieds, relâche et s'aperçoit enfin qu'il y a quelque chose qui cloche. Il arme les poids, enlève les pieds pour se mettre en position de départ; et là, la machine aurait du l'envoyer voler à travers la salle ou lui arracher les deux bras. J'ai une entorse à l'épaule, je n'ai donc pas chargé la machine comme un bourrin, et heureusement. Spaghethor fait péniblement 10% du mouvement 2-3 fois de suite et est assez fier de lui. 

Tant qu'à faire n'importe quoi, autant y aller à fond.

Il passe ensuite sur la presse horizontale (le poste où j'étais avant le rameur), juge les poids en ses disant que ça le fait, s'installe. Résumé de ce qui se passe: "gnnnnnn" (les poids bougent pas) "gnnnnnuuuuarrrg" (poids bougent toujours pas) "Euh j'crois que la machine elle est cassée, y'a rien qui bouge". 

Ok, c'est le moment d'intervenir pour aider ce garçon, et de remercier le ciel ou je sais pas qui du fait qu'il a commencé sur les machines, où il est très difficile de se blesser, plutôt qu'avec des poids libres avec lesquels il aurait été un danger pour lui même et toutes les personnes dans la salle.  Bref, lui expliquer que pour sa première fois à la gym, essayer de soulever cinq fois son poids c'est connerie. C'est mieux de faire 20 x 15 kilos en faisant le mouvement juste pendant 2-3 semaines avec une posture impeccable, puis augmenter de 5 kilos encore 2-3 semaines. Ce sera pas assez pour aller rutiler à la plage cet été, mais au moins son corps aura pris l'habitude et il pourra commencer à faire du travail de force et obtenir des résultats sans se blesser et sans danger, en ré-ajustant ses objectifs petit à petit. Et surtout qu'il prenne conseil auprès d'un moniteur expérimenté.

Je lui ai aussi recommandé de pas faire comme Michel Blanc dans les bronzés font du ski, par rapport au moniteur

Sans rentrer dans les détails, on a tous un problème quand on débute; vouloir en faire trop, et donc le faire n'importe comment ou alors ne pas progresser. Les surdoués sont très rares; partez du principe que vous êtes comme tout le monde et commencez petit. Ca veut dire faire des choses qui paraissent toute nazes avec des résultats tous pourris et qui sont blessantes pour l'ego. Mais en même temps, un an après, vous pourrez mesurer le progrès que vous avez fait et avoir une érection à ce moment là (même si vous êtes une fille). 

C'est mieux que de se blesser, d'abandonner au bout de quelques semaines ou de vivre dans l'illusion qu'on est un cador. Et surtout, ça permet de juste apprécier ce qu'on fait.